noscapsaventures.com

Aller au contenu

Menu principal :

DESTINATIONS > AFRIQUE > Ethiopie 2019









Le Tigré
PAYSAGE DE CONTES AFRICAINS












Après une interruption de presque 3 mois, nous avons pu récupérer toutes nos données (photos et textes)
pour partager avec vous, la suite de ce voyage incroyable en Ethiopie ... Et c'est reparti !!!

Le Colorado de l'Afrique
               __________________________

Nous avions négocié un retour du Danakil dans la ville de Wukro plutôt que de revenir sur Mékélé. Comme ça, nous avons retrouvé Gérard qui a avancé lui aussi de son coté vers notre prochain objectif : la découverte des églises perchées du Tigré. Wukro n'a rien d'exceptionnel, c'est une ville longeant la route principale uniquement. Nous avons quand même trouvé une boulangerie locale avec un très bon café et mangé le plat typique : de la chèvre avec du riz et des légumes. Hum, très gouteux.
On peut qualifier la journée du lendemain comme la journée parfaite du routard*****. Celle ou rien n’est planifié mais où tout s'enchaîne parfaitement bien. Pourtant elle s'annonçait ambitieuse. Nous trouvons un véhicule pour Harzien sans trop batailler et discuter des prix parfois exorbitants à notre simple vue, de belles places à l’avant dans un mini bus. Il se remplit vite et c'est parti mon kiki !
Seulement 1h de trajet au lieu des 2h annoncées. Impeccable. Harzien est tout petit, avec seulement 2 rues principales qui se croisent avec au centre une stèle commémorative des soldats morts contre la tentative d’invasion italienne. Nous frappons au hasard à la porte de Vision Hôtel et découvrons un lieu agréable avec sa cours jardin et ses chambres impeccables. Il reste seulement 2 chambres de dispo. Et voilà, c'est pour nous !
Nous sommes en place. Maintenant l'idée du jour c'est de trouver le moyen
d’aller voir l’église troglodyte perchée d’Abuna Yemata Guh, la plus difficile à atteindre à pieds car des passages sont vertigineux et demandent du sang froid. Retour à la gare routière, le point de départ est à 12km de là … pas de bus. On tombe sur John, bajaj driver. On n'y avait pas pensé mais d'après lui c'est possible, il peut nous y emmener. Après une petite négo. nous nous embarquons tous les 4 serrés comme des sardines. Et c'est reparti mon kiki !! Je trouve que c'est toujours marrant de rouler dans ces petites boîtes de conserve à 3 roues. Mais en pleine campagne c'est carrément génial. Surtout que le paysage est magnifique. On découvre la chaîne de montagne du Gheralta, on dirait celle du Colorado dans un décor africain !

Début du sentier, des jeunes cherchent à nous guider mais nous les écartons fermement. En plus, on se retrouve parmi des groupes de locaux, plutôt
endimanchés. Ils semblent tous aller dans la même direction que nous. On traverse la campagne, un lit de rivière on longe des maisons en pierre jusqu'à arriver au pied d’une falaise. On nous hèle quand même pour le ticket, y a que les faranji qui payent apparemment.  Okay 150bir.

Mais que se passe-t-il ? Pourquoi tant de monde ? On nous explique qu'il y a un pèlerinage jusqu'à Aksoum et cette église est une étape. Et voilà on tombe en plein dedans !!!  

Alors au début c'est rigolo de les voir courir et puis s'arrêter sur les marches, épuisés. Nous, nous avançons dans un rythme régulier, chacun le sien. Ça devient moins drôle quand le parcours se rétrécit, qu’il faut se serrer, entre ceux qui montent et ceux qui descendent. Le passage de goulet étroit provoque des fils d’attente et on se retrouve presque en équilibre entre la paroi d’un côté le vide de l’autre. Des femmes bien portantes et d un âge avancé sont en train de descendre. Engoncées dans leurs jupons, les genoux raides et le pied incertain, elles ont bien du courage. Nous essayons de les aider au mieux dans les passages difficiles en leur tenant la main. Mais on préfère rester côté parois. Il y a aussi quelques hommes aux cheveux blancs mais ils se font plus rares .Ça n'en finit pas. L’attente est longue. La dernière partie qui ressemble plutôt à de l’escalade doit se faire pieds nus. Le bon côté de tout ce cirque, c'est qu’il y a une sacrée ambiance. Et puis il y a les passeurs pour montrer où poser les mains et les pieds et nous guider.

Au départ, effrayée par toute cette foule, finalement elle me porte avec les youyou des femmes quand elles sont heureuses d’avoir franchi l’obstacle. Moi aussi j'ai poussé mon youyou en haut du passage le plus périlleux, comme un cri de soulagement, tout le monde me félicitait et applaudissait.
C'était vraiment génial. J’ai adoré aussi monter pieds-nus. J’ai trouvé le contact avec la roche rassurant, elle est plutôt rugueuse et je me suis sentie connectée aux éléments qui m’entourent et à la nature. J’en ai tiré une grande confiance et je me suis vraiment baladée sur le passage périlleux qui permet d’entrer dans la grotte sacrée (cf photo). Encore une fois c’est magique, tout est sombre au départ et puis l’œil s'habitue. Je vois les gravures sur les murs, tous les fidèles assis autour de moi et le pope qui fait son office. C'est la messe ! Je vis un moment unique et j'en profite un max. Je suis seule car Luc et Jean Luc sont redescendus très vite. Moi, je n’ai plus envie de partir. La surprise en redescendant : John notre bajaj nous attendait. Nous rentrons heureux de cette parfaite journée. Pour Moi, la plus belle à ce jour en Éthiopie.
Mais les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Rassurés par cette belle journée et émerveillés par les paysages du Tigré, nous en redemandons. Cette fois de nouveau tous les deux, nous recontactons super John pour qu’il nous transporte jusqu'à 2 autres églises notoires. L’ambiance n’est plus la même. Des guides improvisés nous tombent dessus et ne nous lâchent plus. Au point de départ d’Abuna Abraham il y a un immense enterrement. Les hommes portent le corps enroulé dans un drap sur une simple civière. En queue de cortège nous entendons les pleureuses, toutes habillées de blanc. Ce devait être une personne importante. On accélère le pas pour couper par les champs et passer devant car les hommes vont monter le corps jusqu’à l'église, sans les femmes. Un jeune nous suit, impossible de s’en débarrasser. La montée jusqu’à l’église est rude, encore des passages dans des goulets, c'est sportif ! La vue est évidement superbe sur le Tigré.

L’édifice à moitié troglodyte dégage une atmosphère mystérieuse, fresque sur les murs, un gros pilier taillé dans la pierre au milieu, lumière tamisée. C'est chouette. Le pot de colle est toujours là. Il nous exaspère et on perd un peu patience. Il nous menace d’appeler la police et de faire partir notre bajaj mais nous ne nous laissons pas impressionner. Au retour, John nous fait signe de l'ignorer. On part vite, bringuebalant sur le chemin de terre. Enfin débarrassé !

Pour arriver au point de départ de Maryam Korkor nous prenons un joli petit chemin de campagne jusqu’au pied de la falaise de la chaîne de montagne du Gheralta. Personne à l’horizon, pas un guide. Nous partons le cœur léger. En route des gamins, des plus grands tentent leur chance mais nous restons fermes. Seul un ancien avec son bâton de pèlerin nous suit, à distance sans
rien dire. La montée est raide, droite, dans un passage étroit entre 2 montagnes. En haut, la vue se dégage mais force de constater qu’il faut encore grimper. Le « chemin » à suivre n’est pas toujours très clair et il devient vertigineux. C'est qu'il ne faudrait pas glisser. C'est là que notre suiveur se rend bien utile et nous comprenons que seul c'est compliqué. Nous nous fions à lui en se disant qu'on lui laissera volontiers un billet. À bout de souffle, la petite église à la façade bleue délavée apparaît enfin. Le prètre nous demande de payer le double de son prix d’entrée … ! La discussion devient tendue, puis très tendue mais il ne lâche rien. Finalement nous redescendons sans y avoir pénétré. Il est furieux, et alors que nous sommes déjà loin, nous l’entendons encore vociférer, il nous interdit même de prendre des photos du panorama. Ça devient complètement dingue ! Notre « guide » ne dit rien et continue à nous montrer le chemin avec beaucoup de bienveillance. Arrivés en bas, on ne sait
pas comment ils sont au courant, les occupants d’un 4x4 nous reprochent de ne pas avoir payé et menacent de prévenir la police ! Évidemment c'est une feinte pour nous soutirer 600bir alors nous continuons à tracer, au pas de course. Je me demande quand même si à force, on ne va pas finir en tôle avec ces histoires. Le 4x4 ne nous suivant pas, nous marchons plus rassurer dans cet incroyable paysage jusqu’à l’arrivée du bajaj. Nous repartons trop heureux comme hystérique, par cette folle journée, éprouvante, mais qui finit bien. Nous avons notre dose du Tigré je crois, ciao ciao.









Aksoum
PARMI DES MILLIERS DE PELERINS












Aksoum, ville sacrée
           _________________________


Le trajet jusqu'à Aksoum qui devait être une formalité, a été plus long que prévu avec crevaison et détour d’1h30 pour réparer. Quoiqu’il en soit c'est la fête dans le minibus, nos compagnons de route, des éthiopiens évidemment, en couple ou pas, de 60-70 ans, sont heureux, dansent des épaules et mettent la musique à fond car ils vont à la fête de la vierge à Sainte Marie de Sion. Il ne reste plus qu’à faire pareil, transportés par l’ambiance, ça les fait bien marrer. On a l’impression de quitter une famille à la descente du bus. C’est dingue !
Le 30 novembre, rassemblement de milliers de pèlerins, tous vêtus de blanc, les femmes arborant fièrement leurs plus belles coiffures. C'est splendide !
Bon, nous y retrouvons tous les pèlerins du pays dans les rues. Nous plongeons dans un bain de foule avec nos sacs à dos ! C’est une fête majeure orthodoxe qui a lieu une fois par an ! C'est un bazar monstre : Circulation bloquée, trottoirs encombrés. C’est le parcours du combattant pour trouver un hôtel, on nous annonce des tarifs à 1000b à cause de la fête mais finalement nous arrivons à trouver un prix correct. La ville est blanche de monde, tout le monde est habillé en blanc ou couvert d'une étoffe blanche. On croise des éthiopiens et éthiopiennes très bien habillées et les femmes portent des coiffures magnifiques, ultra travaillées. Nous faisons vraiment tache …
Nous voyons des riches et des très pauvres se côtoyer mais tous se dirigent vers l’église de Sion. Furtivement nous faisons connaissance dans un bar à jus de fruits de 3 éthiopiens américains. Ils nous disent qu’ils viennent tous les ans depuis les US pour cette occasion ! Mais t’imagines !
Le soir, les fidèles sont tous regroupés devant l’église de Ste Marie de Sion trop petite pour recevoir tout le monde et ils portent des cierges allumés. Nous n’avons pas pu voir la scène mais il semble qu’ils y restent toute la nuit. Ceux qui n'ont les moyens d’avoir une chambre d’hôtel dorment sur place par terre. On a pu le constater le lendemain en allant visiter les stèles qui se trouvent au même endroit. Les pelouses sont devenues des « champs de mine » à éviter … si vous voyez ce que je veux dire.
Il reste encore tous les marchands d’Addis venus vendre leurs drapés blancs et T-shirts à l’effigie de la vierge. Après coup, on se dit qu'on aurait dû en acheter. Mais bon, nous avons plutôt pris notre temps à observer les gens, admirer le travail des vanneries et des ombrelles en vente. La vieille ville a gardé son caractère typique, nous avons beaucoup aimé (bien plus que les stèles !!). Franchement, nous n’avons rien vu d’extraordinaire, en tout cas, pas plus que
sur les photos des guides touristiques.


Bref, Aksoum est le début de la fin de notre aventure sur le net, alors que l'ordi était branché pour le charger, coupure électrique, puis, surcharge, il a grillé. On peut vous dire qu'on a vraiment les boules et nous partons résignés de cette ville qui ne nous a pas portés chance. Nous n’avons certainement pas assez prié sainte Marie de Sion. (... A moins que, j’y pense maintenant, que ce soit le prêtre de l’église du Tigré qui nous a jeté un mauvais sort depuis sa falaise …)
On the road again...
Le challenge du routard
      ou la route la plus impressionnante de l'Ethiopie !


Un nouveau défi à relever, plein d'incertitude. Nous souhaitons relier en 1 journée Aksoum à Debark. Il n'y a pas de bus direct, on nous dit même qu’il faut passer 1 nuit à Shire. D'autres disent c’est possible dans la journée en changeant une fois de bus. Okay, on le tente, surtout que Dave nous attend le lendemain avec un groupe pour partir dans le Simien.
1/ minibus Aksoum - Shire sans problème  sur une route droite et asphaltée
2/ minibus Shire - Maytsehi ça se complique. Contrairement à ce qu'on nous a dit, pas de direct pour Debark et peu de bus en départ, même pour une courte distance. Il y en a un seul, il est long à se remplir, la négo pour le tarif se fait en rapport de force.
3/ minibus Maytsehi - Adis arkay on avance en saut de puce mais toujours pas de direct pour Debark, on se demande toujours s'il sera possible d’atteindre notre objectif.
4/ème étape, il reste seulement 80km mais ce sont les plus difficiles. Nous arrivons vers midi à Adis et il n'y a aucun bus. On attend quand même avec d’autres voyageurs locaux, nous prenons un café. Finalement un mini bus arrive, déjà plein, c'est la ruée ! Jamais vu ça, ils s'entassent, se poussent pour rentrer. Nous restons évidemment sur le carreau. Un gars nous propose si on paye 300b de virer 2 personnes déjà installées. Par principe nous refusons. Tiraillés d’un côté et de l’autre par les locaux qui voient l'opportunité de se faire qq billets, on est finalement amené dans le seul hôtel resto propre ou des farenji déjeunent. Je passe sur les détails, un éthiopien bienveillant (et pas intéressé apparemment) nous met en contact avec un chauffeur de 4x4 qui
transporte que les bagages d'un groupe. A force de négo pour seulement 400b c'est carrément royal. Nous finissons le plus extraordinaire passage de cette route devenue piste dans le confort et la sécurité. Vue incroyable sur les montagnes du Simien que l'on longe. Puis la piste prend de la hauteur sur une route de montagne défoncée, tout en lacets. Le précipice sans garde-fou se creuse, nous traversons une forêt humide à flanc de falaise qui nous fait penser à Avatar. Vraiment la plus fabuleuse et la plus rude route que nous n'ayons jamais prise !!!! Nous arrivons à 17h15 à Debark à la fois émerveillés, épuisés et heureux d’avoir atteint notre objectif du jour 😊













Randonnée dans le parc Simien
SUR LE TOIT DE L'AFRIQUE A PLUS DE 4000m
















Le parc d'altitude de Simien
                _____________________________

Nous avons réservé avec Dave, après avoir pris contact via Facebook et sur recommandation.
Il nous confie à une équipe de chauffeur cuisinier et guide (Temessa). Amine et Jordan font partis de notre équipe de choc pour 3 jours. Je ne sais pas trop à quoi m’attendre sauf que tout le monde dit que la rando dans ce parc c'est un must et que les points de vue sont incroyables.
Dès le premier jour nous montons à 3300m le long d’une falaise d'où la vue est vertigineuse. La végétation est encore différente de ce que nous avons vu jusqu'à présent. C'est un milieu alpin africain. Nous traversons des forêts recouvertes de lichen et d'arbres tortueux. Il fait très beau, plein soleil, le ciel est bleu. L’horizon est un peu brumeux m'enfin la vue est tellement à perte de vue, on n'a pas l’habitude de porter notre regard aussi loin. La marche nous fait penser au sud, des odeurs de thym remontent à nos narines, il y en a tellement qu'on est obligé de marcher dessus. Nous rencontrons notre premier groupe de singes les geladas. Le mâle est superbe, il a une fourrure qui fait penser à un lion aux poils longs. C'est marrant, ils se nourrissent de jeunes pousses des herbes typiques de la montagne qu’ils arrachent. Alors ils sont tous très occupés dans ces herbes hautes à farfouiller. Nous marchons toute la journée le long des falaises et à chaque point de vue nous en prenons plein les yeux !
L'arrivée au camp est sympa, thé café et popcorn nous attendent, les tentes sont montées et il y en a une plus grande pour manger. Nous serons au chaud. Il ne manque que les sanitaires. On oublie la toilette ! Au coucher de soleil, nous avons la chance de voir des antilopes endémiques au parc et même à l'Ethiopie.
Le jour suivant est encore plus incroyable. Toujours les falaises aux devers à pic. En plus, vue sur une cascade de 700m. Et puis on continue à monter, on traverse un plateau avec des troupeaux et beaucoup de chevaux et de grands champs de blés et d'orge. Ils commencent à peine à le couper à la faucille. Tout se fait à la main c’est carrément fou vue les surfaces. De là, en prenant de l'altitude, l'herbe devient raz, seul de grandes plantes éparpillées poussent et qq rares lobelia géants. Nous arrivons jusqu'à 3920m. La pente est douce mais dur dur à cette altitude, l’effort en vaut la chandelle. En fin,
dans la redescente, un groupe d'enfants improvise une chanson c'est trop mignon et si nous n'avons rien acheté aux petits vendeurs qu'on trouve sur le parcours, nous les remercions par un petit billet. Toujours avec des à pics et des belles vues, nous arrivons au deuxième camp Chenek Au bord d'une rivière et entouré d'une très belle végétation. C’est au top ! On est ravi. Au point que Luc et moi, nous osons une petite toilette sauvage les pieds dans l’eau glacée. Wahou ça réchauffe.
Le dernier jour, on attaque les choses sérieuses, avec le deuxième plus haut sommet Éthiopie à 4430m d’altitude ! Rien que ça.  Au réveil la tente est toute givrée, ça veut dire que la nuit a été fraîche, environ -5 degrés. Il faut se motiver. D’abord emmitouflés dans nos multicouches nous commençons l'ascension.
Elle est lente mais régulière car l'oxygène se fait plus rare. Après 2h de marche, on est au pied du dernier raidillon. On s’accroche pas après pas jusqu'au sommet, c’est enfin la délivrance, le soulagement youyouyou !! Je n'ai vu que mes pieds tout le long, concentrée sur chaque pas. Je lève enfin la tête et je me sens sur le toit du monde ! On est seulement 100m plus bas que le Ras Dagen. Autant dire qu'il ne nous fait pas de l'ombre. Ce fut très dur et j’en pleure de joie, Luc m’embrasse de fierté. Merci mi amor de me pousser toujours plus loin ! Enfin une autre récompense depuis ce sommet, nous voyons enfin les bouquetins d'Abyssinie, ils sont 4 dont un petit, tranquilles, couchés dans l'herbe. Mission accomplie, il ne reste plus qu'à redescendre les 900m de dénivelé.
Retour en 4x4 jusqu'à Gondar, notre prochaine étape. La douche et un bon lit c'est du luxe, c est moi qui vous le dit ! En tout cas les montagnes du Simien ont dépassé toutes nos espérances et nous a fait vivre une expérience incroyable, quasiment sur le toit de L’Afrique, nous avons vraiment pris de la hauteur. L'équipe de Dave a participé à cette réussite bien évidemment, tout était bien rôdé et organisé. Nous avons eu du bon matériel à disposition et un bon cuisinier, le guide était sympa et le scout discret mais serviable. Le seul bémol est qu’il lui reste à régler la question des pourboires systématiquement demandés par le staff alors que nous avons déjà largement payé la prestation. C’est malheureusement un problème récurrent en Éthiopie, on passe toujours pour des distributeurs de billets. Il fait savoir mettre le hola.














Les chateaux de Gondar
UNIQUES CHATEAUX D'AFRIQUE







Gondar
      ________

Nous arrivons à la fin de notre voyage, nous sentons que nous avons une baisse d'énergie. C'est vrai qu'on a bien donné ces derniers jours, aussi bien physiquement que moralement lors des négociations avec les éthiopiens. C'est usant. Heureusement Dave nous a amené à une bonne adresse le Haz Hôtel, très confortable. On décide de se poser et de prendre le temps. Cette petite ville s'y prête, à part au centre, autour du rond point de Piazza où les bajaj et les bus collectifs blancs et bleus tournent sans cesse. Bon comme
souvent en Ethiopie la nuit du samedi à partir de 1h du mat. l’église orthodoxe a diffusé la bonne parole jusqu'à 9h ! Le pire c'est que nous avions la fenêtre de la chambre à 50m du haut parleur ! L'horreur, boules Quies inefficaces. Le lendemain nous avons changé de chambre hélico presto ! Bref, à part ça, c'est très tranquille. Nous avons trouvé notre cantine, jolie déco et bonne cuisine aux 4 sisters avec ménestrels et danse traditionnelle tous les soirs.
 
Le long des remparts du château, la rue ressemble à une rue du moyen-âge, pavée on entend claquer les roues et les sabots des charrettes à mules, des mendiants attendent passivement et un relai pour ânes leur donne un peu de paille à manger. Cette rue des miracles
passe une arche en pierre, seul le passage de bajaj permet de nous re-situer à notre époque. La visite des châteaux au pluriel car ils sont plusieurs dans la même enceinte est très agréable et paisible. Rien à voir avec nos châteaux de la Loire mais plutôt style château cathare, nombreux sont en ruine mais il faut se rendre compte que ce sont les seuls châteaux de toute l'Afrique !! Ça le fait, quand même. Et il faut s’imaginer des empereurs, des seigneurs et des nobles, tous sont bien habillés comme chez nous à la même époque.
Ces vieux murs en pierre sont très photogéniques. Nous avons beaucoup aimé.
Après une petite marche, nous atteignons l’église de Debré Berham Selassie. Elle est construite sur le même modèle que le château avec un mur d’enceinte et des tourelles rondes.
C'est la seule qui n’a pas été détruite lors d’invasions. Elle a encore son toit en chaume (superbe) et à l'intérieur elle est recouverte de peinture biblique alors que le plafond est couvert d’angelots. Trop mignon. Bon, passons sur le fait que j'ai dû entrer par une porte latérale et non la porte centrale comme Luc parce que je suis une femme !

3 heures de bus pour la dernière étape : Bahir Dar. Facile. Enfin la gare routière est quand même à 13km en dehors de la ville à l'intersection des routes principales. L’Éthiopie nous étonnera toujours ! Il faut que je vous raconte. Pour une fois nous achetons les tickets à un guichet de la gare.
Alors que le mini bus démarre il y a un contrôle des tickets. Comme d'hab nous sommes les seuls farenji. Le contrôleur nous demande immédiatement combien nous avons payé. Il paraît choqué ! On a payé 15b de plus par ticket (soit 0,43€) ça le met très en colère et il fait revenir le guichetier pour qu'il nous rembourse ! C'est bien la première fois que ça arrive. Même si nous avons réussi à payer le prix juste, parfois, nos billets sont souvent plus chers que les locaux et comme le tarif n'est pas affiché c'est difficile de savoir. On demande aux autres passagers si qqun parle un peu anglais combien il a payé pour comparer.


Autour du lac Tana
      _________________________

Dernière étape dans la ville de Bahir Dar avant le retour à la capitale. Nous choisissons de ne pas se compliquer la vie et de passer par une agence pour finir les dernières visites en toute tranquillité. C'était sans compter sur les surprises que peuvent toujours réserver ce pays. Notre choix se porte sur une journée avec un petit tour sur le lac Tana (le plus grand d’Ethiopie) puis transport jusqu’aux chutes du Nil bleu.
La vérité, que nous n’avons compris que plus tard, est que nous étions dans le bureau d’une agence pour réserver ce tour et que nous nous sommes fait
détourner par un guide illégal à qui nous avons payé cash pour le lendemain. On n'a rien vu venir c’est seulement en repassant devant l’agence qu'on comprend la supercherie. On se dit c’est foutu le gars il a 1500bir en poche, on se sait pas Qui il est réellement, on Ne le verra Jamais le lendemain.Et là, c’est la deuxième surprise, il est au rdv. Il nous balade et nous met la pression (voilà la contre-partie !) pour payer 500bir de plus mais nous refusons catégoriquement. Je vous la fais courte. Finalement il nous laissera partir quand même en bateau privé sur le lac Tana jusqu'à la péninsule de Zeghe où nous visitons, sans guide, 2 magnifiques monastères (Ura Kdane Meret et Azuwa Maryam). L'un en toit de chaume, les 2 avec de superbes peintures très colorées à l’intérieur. A chaque fois, nous arrivons les premiers. Beau moment, un peu
mystérieux, un peu intimidant. La chance reste avec nous quand nous naviguons jusqu'à l’embouchure du Nil bleu où l'on peut approcher 2 énormes hippopotames. Je suis heureuse de revoir ces si dangereuses et mignonnes petites têtes aux oreilles rondes. Franchement, ces animaux sont impressionnants et créent encore beaucoup d'émotion même si ce n’est plus notre première fois. On peut dire que notre première partie de journée s'est parfaitement déroulée. Le faux guide revient pleurer qu’il va être de 500b de sa poche. Mais on constate qu'il a réussi à nous faire partager le minibus avec un autre couple pour aller voir le Nil bleu. La piste pour s'y rendre est effroyable, toute la carcasse de notre véhicule tremble dans un vacarme assourdissant. Et puis on ne comprend pas pourquoi le chauffeur s'arrête plusieurs fois et finalement fait demi-tour à notre stupéfaction ! Pas de problème ! On change de bus après plusieurs km et c'est reparti dans le bon
sens. On a bien perdu 3/4h. En fait, il y avait un contrôle de police et les minibus blanc et bleu comme le premier que nous avions pris sont interdits pour faire des tours. Ben Oui, guide illégal, moyen illégal !!!! On agrandit le groupe avec un autre couple franco Ghana londonien qui était dans un minibus blanc légal. Nous formons donc une équipe de 6 personnes, bien déterminée à ne pas prendre de guide. Encore une fois après avoir payé l'entrée, les jeunes locaux nous mettent la misère pour nous forcer la main, en nous indiquant de mauvaises directions sans nous lâcher d’une semelle. Même le chauffeur nous met la pression « je vous attends seulement 1h ! » Malgré tout, on tient bon et on arrive à se diriger dans la campagne avec maps me. C'est vraiment très joli, on croise des habitants, des ânes évidemment et des enfants. L'arrivée aux chutes du Nil est d’abord bruyante puis on voit un nuage de vapeur et puis,
 
et puis… on en prend plein les yeux quand les cascades se dévoilent. Nous avons encore beaucoup de chance, le débit d'eau est important, elles sont magnifiques. Le décor bien vert autour les arbres et après la vue dominante rend cette balade absolument à faire. On finit par un joli pont en pierre sous lequel l'eau marron du Nil bouillonne. Mission accomplie. Quid au retour du chauffeur s'il sera toujours là, il a fallu plus d’1h30 pour faire la boucle . Il est là, yes ! Le bus est en panne, no !! La nuit tombe, une bande de locaux avec des bâtons pousse notre véhicule pour le faire démarrer à plusieurs reprises, ça devient angoissant. Surtout que c'est la misère autour, les jeunes hommes dévorent du régard les filles, on se sent vulnérable. Il ne reste plus que nous sur cette route maudite. Il a cassé l’embrayage. En avançant tout doucement
 
 
on en croise un 3 ème cette fois un beau et confortable 4x4 qui nous prend encharge ! Ouf quelle organisation ! En tout cas, on pourra dire que notre faux guide ne nous aura jamais abandonné mais on se souviendra longtemps de sa prestation !!!!
C’était on l'espère bien notre dernière aventure en Éthiopie. Cette ultime journée fut un feu d’artifice et comme un concentré de ce que le pays peut réserver en bonne surprise et déconvenue mais qui fini toujours bien, en tout cas pour nous.
Il nous reste encore l’épreuve du bus de Bahir Dar à Addis (11h de trajet avec un départ à 4h du mat). Heureusement nous avons un beau bus de la compagnie Yegna. Les derniers paysages si typiques de l’Ethiopie défilent devant nous avec la vie des champs et le labourage avec les bœufs.


 
 
Fin d'un voyage extraordinaire
     __________________________________________

Nous arrivons à Addis épuisés et soulagés. Nous retrouvons Haimanot notre sauveuse.
C'est l'heure du bilan. Nous avons le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’unique. Plus intense, plus routard, parfois plus dur que d’habitude mais aussi d’avoir fait les pionniers sur certains itinéraires. Expérience ultra riche qui nous a encore un peu plus rapprochés l'un de l'autre. Difficile toutefois de conseiller ce pays tel que nous l’avons vécu. Le confort, le cadre et la gestion d'une agence ne sont pas superflus. On s'inquiète également de l’avenir politique de ce pays, mosaïque de plusieurs ethnies et religions qui essayent chacune de prendre le pouvoir. Des conflits éclatent, les armes circulent, la tension monte en vue des élections dans un an...

L'Ethiopie ce n’est plus la famine depuis bien longtemps mais il y a beaucoup de misère et le pays à besoin de se développer pour offrir un avenir à chacun de ses habitants. C'est dans la paix qu'il pourra y parvenir. C'est peut être là le message du prix Nobel attribué au premier ministre d’Ethiopie plutôt qu'à l'Erythrée.
Nous gardons en mémoire ses Paysages Exceptionnels et les Sourires plein de Douceur de son peuple.


4 Commentaires
Vote moyen: 145.0/5