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BOLIVIE

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Le Sud Lipez et

le salar d'Uyuni


Des paysages à couper le souffle



Tupiza
Plein Sud

Tupiza est dans l’extrême sud de la Bolivie et ça se ressent. C'est une petite ville en développement grace au tourisme et à l'incroyable paysage qui l'entoure. Ici on change complètement de décor, nous sommes propulsés dans les films de western, canyon aux montagnes rouges et cactus !

Enfin arrivés après notre long périple depuis Sucré, nous apprécions le confort de notre chambre au lit de princesse (#14 et 15) à l’hôtel La Torre. Il fait aussi agence alors nous bouclons dans la foulée le fameux tour du Sud Lipez et le Salar d’Uyuni en 4 jours/3 nuits pour le lendemain.




ECRIT PAR  SANDRINE
DECEMBRE 2016


Le Sud Lipez
Début du tour


Tout commençait bien, un bon accueil, un beau 4x4, et finalement une excursion quasiment privatisée puisque nous sommes que tous les 4 avec Aurélie et Julien. C’était sans compter sur le caractère taciturne de notre chauffeur Félix, surtout intéressé pour rentrer tôt à l’auberge, blasé par sa mission d’accompagnement. Dommage car sa femme est une excellente cuisinière et l’agence n’a pas lésiné sur les quantités, on mange plus qu’à notre faim.

On quitte Tupiza en prenant rapidement de la hauteur pour traverser des hauts plateaux déserts, à plus de 4000m, ou seuls les vigognes et des fermiers isolés y vivent. Des paysages à perte de vue défilent sous nos yeux et nous offrent d’étonnantes formations géologiques comme la Ciudad del incanto comme ils disent, des vallées de rochers qui prennent la forme d’arbres ou d’animaux, on traverse les déserts de Dali et de Siloli, le salar de Chalviri ou tout est blanc, on enchaine les lagunes avec des flamands roses en pagaille. On se demande vraiment comment notre chauffeur choisi la bonne piste, il n’y a aucune indication, seulement des traces d’autres véhicules qui partent dans tous les sens.

Perpétuellement à + de 4000m, le vent et le froid nous fouettent le visage à chaque fois que l’on sort du 4x4, il ne faut pas oublier aussi les lunettes, la crème et le chapeau car à cette altitude nous sommes + prêts du soleil et il y a très peu de nuages pour calmer ses ardeurs. Bref, on sent que le milieu est hostile à l’Homme. Il ne serait pas bon de se retrouver seul, et on mesure toute la hauteur de l’exploit des cyclistes qui se lancent dans cette traversée. Les quelques rares villages que l’on traverse ressemble à des lieux fantômes, il n’y a que poussière, personne dans les rues. Concrètement, il faut y être né pour y vivre, personne d’entre nous n’envisagerait de s’y installer. Souvent ce sont des villages créés autour d’une petite mine d’argent, ou d'autres minerais. Et puis un jour il meurt comme celui en ruine que nous avons visité, c’était pourtant une grosse exploitation minière. Malgré tout, cette nature torturée peut aussi offrir un pur moment de détente, et là c’était vraiment que du bonheur, nous 4, tout seul baignant dans les eaux chaudes et thermales, alors qu’un vent froid souffle au-dessus de nos têtes (toujours à 4300m), l’eau réchauffée par l’activité volcanique est juste à bonne température, disons 40, 41 degrés.

Ça contraste avec les auberges dans lesquelles nous dormons qui sont très sommaires, pas de douches, eau froide et un froid de canard à l’intérieur (pas de chauffage et une isolation inexistante). Le soir, il n’y a pas de veillée autour d’un bon feu de cheminée (ben oui, il n’y a pas de forêt pour fournir du bois) et on se couche tôt !
 
Quelquesoit la direction que l’on prenne, il y a toujours des volcans qui nous dominent, plus ou moins endormis … comme l’Ollague qui fume encore. Nous attendions avec impatience le moment de retrouver le Licancabur et le Toco  au pied de la laguna verde. Un an en arrière, on était de l’autre côté, au Chili à San Pedro d’Atacama, et on avait hâte de voir l’envers du décor. La vue de ces formes familières nous a rappelé plein de bons souvenirs. Et puis il y a eu les geysers sol de mañana à presque 5000m d’altitude d’où les vapeurs soufrées s’échappent de trous bouillonnants de terre en fusion. Vraiment impressionnant. Ce sera un festival de lagunes, d’où au petit matin les flamants roses ont encore leurs pates bloquées par le gel de la nuit. La plus spectaculaire est certainement la laguna colorada, aux variations de couleurs bleu et orange, elle est immense et abrite les 3 espèces de flamants qui existent sur ces plateaux. La laguna negra nous étonne par sa couleur vert-kaki, qui serait d’origine volcanique, Felix est avare en explication, on ne sera pas trop.

 
Le salar d’Uyuni
Désert de sel le plus grand du monde

 
La dernière nuit, on dort dans un hôtel de sel. Mais qu’est-ce-que c’est ? Nous sommes aux abords du salar d’Uyuni, alors les murs sont faits de brique de sel, le sol est recouvert de gros sel à l’intérieur et tout le mobilier a été taillé dans le sel (tables, tabouret, lit) c’est plutôt stylé ! C’est une étape agréable, avec enfin une douche chaude (même si elle est payante) et une température douce.

On ne pourra pas en profiter longtemps car réveil à 4h du mat pour aller voir le lever de soleil au milieu du Salar. En route, nous avons eu droit au coucher de la pleine lune sur les traces octogonales du salar. Carrement Magique, un rond lumineux sur une surface blanche. Ça le fait ! Juste le temps de grimper en haut d’une étrange ile de corail posée au beau milieu du salar et recouverte de longs cactus, pour assister au lever de soleil et surtout voir tout autour de nous le salar d’Uyuni prendre sa couleur blanche à perte de vue. Nous y sommes enfin.

On fera du forcing timing sur Felix pour prendre le temps de faire toute une série de photos « loco » sur le Salar. On s’est beaucoup amusé à imaginer des situations et jouer des perspectives. Le résultat est plutôt pas mal, à voir dans l’album photo.

Tourisme oblige, nous avons fait une halte à l’hôtel musée de sel, aux marchés « artisanaux » et aux stèles évoquant le passage du Dakar en 2016 sur ce même lieu. En parlant de sel, le salar est magnifique mais par contre la production de ce même sel pour la table, ne vaut pas notre sel de mer, nous avons pu le constater en tentant de relever nos plats toujours trop fades.

Le danger de l’exploitation du salar ne viendra pas de là. En revanche, une vraie menace pèse sur lui. Il a été récemment découvert d’importants gisements de lithium (qui sert aux batteries de nos appareils) et si un jour l’état réussi à organiser son exploitation ça risque d’être la destruction de celui-ci et l’assèchement des lagunes environnantes. C’est malheureusement ce qui arrive déjà aux alentours de San Pedro d’Atacama. Il fallait que je le dise. C’est aussi en voyageant que nous apprécions la beauté de notre planète et que nous touchons du doigt sa fragilité. Enfermés dans nos villes et notre petit confort, nous la croyons invulnérable.
 
Ceci dit, le tour se finit avec la visite du cimetière de trains abandonnés à Uyuni et un très long trajet retour pour Tupiza. Le paysage tout au long est magnifique mais ce n’est encore qu’une piste en travaux sur des kms, et il faudra 5h pour rentrer, c'est long, très long. Retour au décor de western … ça m’inspire une sortie à cheval …


 
 
Sortie à cheval à Tupiza
en mode cowboy et cowgirl

 
On en a pris plein les yeux pendant 4 jours et même si nous avons passé beaucoup de temps assis dans le 4x4, on est rentré lessivés. Il a bien fallu une journée de repos à Tupiza pour … se remettre en selle ! (ho,ho, jeu de mot, maitre Capello !)
 
Et oui, il était impossible de partir de là sans se prendre pour un poor lonesome cowboy ! C’était génial, il n’y avait que Luc, moi, et notre guide pour une longue balade de 3h dans un décor de cinéma. On a passé des lieux évocateurs comme « la porte du diable » ou encore le canyon des incas. Nos chevaux sont robustes et tranquilles. Ce qui ne nous a pas empêchés de faire qq trots et 2 galops. Le dernier était plutôt folfko ! Le cheval de Luc s’est emballé et taillait droit dans un lit de rivière asséché alors que le mien derrière suivait ! Impossible de l’arrêter, alors que je me sentais au bout de mes forces, je me suis mise à crier « pare, pare » pour que notre guide s’arrête et que nos chevaux en face autant ! Wahou, pas encore prête pour la longue chevauchée. Mais ça dépote quand même.

Après cette dernière aventure, il est temps de penser au retour… en France. Pour cela, il faut que l’on remonte toute la Bolivie pour rejoindre La Paz. Nous avons trouvé une solution qui semble plutôt sympa et qui changera du bus, car il faut compter au moins 16h de bus avec des changements. Y en a marre du bus. Alors, quelle chance, il y a une ligne de chemin de fer en fonction qui part de Tupiza et qui arrive à Oruro (à 3h30 de bus de La Paz). Il n’y a pas des départs tous les jours, mais ça tombe plutôt bien avec notre planning. On enchaine la sortie de cheval avec un train de nuit. Sympa, c’est plein de locaux - moins sympa, ce n’est pas un train couchette (bizarre pour un train de nuit) mais un train avec des sièges inclinables. Ce ne sera pas encore la meilleure nuit que nous avons passée mais ça le fera quand même. Dommage que la compagnie de chemin de fer n’exploite pas mieux sa ligne, en fait, le paysage tout le long s’annonce magnifique et incroyable, mais malheureusement il n’y a pas de trajet la journée. Sinon, je suis certaine qu’il y aurait plein de touristes.

Enfin La Paz, la grande… Dernier chapitre


 

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